Nous sommes des êtres sensibles, nous éprouvons, nous ressentons des émotions, c’est même l’une de nos caractéristiques. C’est une belle qualité, importante, primordiale. Pourtant, trop d’hypersensibles vivent leur hypersensibilité comme un fardeau.
Voyons cela de plus près ... ✨
L’Empathie Sincère
La sensibilité s’exprime dans le lien aux autres. Par l’intérêt qu’on leur porte, l’attention, la compréhension empathique, l’acceptation, la bienveillance, l’accueil fait aux différentes parties de la personne qui nous fait face. La capacité à se mettre à la place des autres est l’une des caractéristiques de l’hypersensibilité.
L’empathie se cultive, et le Danemark lui fait une place dès l’école primaire.
Apprendre à développer son empathie, à porter une attention particulière aux autres, à nouer des liens, à être soi-même tout en nourrissant le lien à l’autre est fondamental. Il y a encore beaucoup à faire pour valoriser la sensibilité, l’intelligence sensible, qui prend en compte l’autre et laisse la part belle aux ressentis. Nous ne pourrons pas faire l’économie d’une revalorisation de la sensibilité, car c’est elle qui tient le monde. Il est triste que tant d’hypersensibles se sentent inadaptés, et vivent leurs capacités comme une tare.
Le risque de la suradaptation
Les hypersensibles sont rapidement surstimulés par le nombre d’informations qu’ils absorbent, ce qui provoque une saturation émotionnelle. Ils sont extrêmement réactifs émotionnellement, ce qui provoque chez eux beaucoup de tension. Ils envisagent les situations sous tous leurs aspects, et cette profondeur dans le traitement des informations est coûteux en énergie. Ils observent tout, remarquent les moindres détails, les expressions du visage, les intonations de la voix, percevant le texte et surtout le sous-texte, qui peuvent être en totale contradiction ! Leur sensibilité les porte à ressentir physiquement, dans leur corps, ou par le biais de leurs sens (oui, odorat etc.), des images ou propos tenus devant eux. Face à un environnement avec lequel ils se sentent en décalage, ils ont tendance à penser que le problème vient d’eux et à se suradapter, ce qui les épuise.
Un monde hyposensible
On parle de plus en plus depuis quelques temps d’hypersensibilité, d’empathie et de bienveillance. Et c’est important que ces qualités soient valorisées. Mais trop souvent, la sensibilité et tout ce qui y est associé est nié, ridiculisé, moqué. Les discours mettent en avant certaines valeurs humanistes, mais les actes se font attendre. Trop d’hypersensibles voudraient ne plus ressentir, tant ils ont de mal à trouver leur place dans un monde qui les brutalise. En entreprise, ce sont souvent ceux qui font le plus de bruit et qui prennent le plus de place, qui sont reconnus et promus. Les hypersensibles ne se mettent pas forcément en avant. Ils ne cherchent pas nécessairement à occuper l’espace et se mettent au service du collectif plutôt que de tirer la couverture à eux. Résultat ? Les postes en vue sont pris par des personnes qui s’affirment plus pendant que les hypersensibles peuvent être ignorés.
La « mode » de l’hypersensibilité
Le fait que l’hypersensibilité soit de plus en plus sur le devant de la scène est positif. Les hypersensibles se sentent moins seuls. Leur entourage en entend parler et comprend mieux certains de leurs comportements. Les hypersensibles sont renseignés sur eux-mêmes, leurs caractéristiques, leurs manières d’être. Mais il y a aussi des effets pervers. Certaines personnes se reconnaissent dans la définition de l’hypersensibilité et voudraient absolument être « diagnostiqués » hypersensibles, pour obtenir des avantages de leur entourage. D’autres ont simplement besoin d’un accompagnement mais mettent toutes leurs souffrances sur le « dos" de l’hypersensibilité. Dans certains milieux, l’empathie affichée n’est qu’une façade et la bienveillance apparente du discours masque une réelle indifférence. D’autres s’adonnent à la « pensée positive ». Ils affichent leur empathie comme un étendard mais ne veulent surtout pas accueillir votre vécu, vos ressentis et vos douleurs, pour ne pas noircir leur tableau. Là encore, le lien à l’autre, véritable marqueur de la sensibilité, est carencé, anémié tout en étant recouvert d’une bonne couche de bienveillance. On ne va bien sûr par créer d’AOC de l’hypersensibilité (!), mais dans le domaine de la sensibilité, c’est une fois encore les actes qui priment, bien plus que les mots. Car la sensibilité et l’attention à l’autre ne se déclament pas, elles se démontrent.
Hypersensibles et fiers de l’être !
Les hypersensibles ne vivent pas pour autant dans le monde des Bisounours. Ils peuvent eux aussi se montrer égoïstes, infantiles, narcissiques etc. Nous avons tous à travailler sur nous, pour devenir des personnes plus accomplies. Il ne s’agit pas d’une injonction extérieure, mais d’un appel intérieur vers une plus grande croissance. Les hypersensibles, une fois qu’ils ont conscience de leur manière d’être au monde, doivent nourrir leur sensibilité. Elle est comme un instrument dont il faut apprendre à jouer. Laisser cette sensibilité s’épanouir et se développer, se renforcer, s’épanouir. Pour cela, les hypersensibles peuvent identifier ce qui les ressource, et y consacrer du temps régulièrement. Identifier aussi ce qui est coûteux pour eux en énergie, et s’en prémunir. L'hypersensibilité est une manière d'être au monde, de le ressentir. Libre à chacun de décider de la développer et de l'accompagner vers l'épanouissement pour ne plus la vivre comme un écrasant fardeau.